17 avril 2025
Axel Terizaki - Jeux vidéo
J’adore les jeux vidéo
Cela fait des années que j’ai envie de faire ce billet, sans jamais trop oser m’y mettre. Il faut bien dire que le sujet est vaste et personnel, mais surtout, j’ai pas mal peur de ne pas pouvoir rendre justice à cet art qu’est le jeu vidéo. Art qui m’a beaucoup marqué, plus que je ne l’imagine sans doute. Je vais probablement spoiler quelques vieux jeux en passant (genre 20 ans et plus) parce qu’il me paraît impossible de ne pas mentionner certains passages marquants de mes aventures vidéoludiques. Mais comme wordpress c’est mal fait, je ne peux pas cacher un bout de phrase seulement comme sur Discord donc vous devrez faire avec.
Mes premiers contacts avec le jeu vidéo.
Pour les deux du fond, je suis né en 1982. A l’aube du crash du jeu vidéo aux US en 83. Si j’ai touché à mes premiers jeux vidéo vers mes 4-5 ans. Bien évidemment j’étais trop jeune pour m’intéresser aux histoires dans mes jeux. J’étais là pour me détendre, voir des pixels bouger et écouter les bruits stridents. Il faut dire qu’à l’époque on ne s’embarrassait pas trop d’un scénario ou de personnages travaillés et charismatiques. Un jeu comme UFO 50 nous le rappelle avec son « faux » studio de jeu vidéo des années 80. Le travail sur les personnages de jeu vidéo n’est arrivé que vers la fin des années 80, lorsque les capacités techniques des machines permettait d’afficher plus de couleurs et plus de pixels. Mario et Sonic furent probablement dans les premiers à bénéficier d’une réelle histoire qui s’est construite au fil des différents épisodes de leurs jeux respectifs.
Je n’étais donc pas encore là pour m’intéresser aux personnages ou à leurs aventures en détail. Par contre j’étais déjà fasciné par les univers de ces jeux. L’imagination est un outil très puissant, souvent sous-estimé, et qu’il est facile de stimuler. Donnez à quelqu’un une belle illustration et il va être capable d’imaginer le reste, de broder autour. Comme à cette époque on avait pas encore d’univers travaillé pour chaque jeu vidéo, c’était à nous de le créer nous-même. Et dans la tête d’un gamin, c’était particulièrement excitant de s’imaginer barbare tranchant des têtes (coucou Barbarian) ou justicier de l’espace à bord de son vaisseau futuriste à tirer des lasers sur ses ennemis. C’était certes basique mais les images que je trouvais dans les magazines comme Tilt ou Amstrad Cent Pour Cent ne faisaient que donner davantage de carburant aux univers qui vivaient dans ma tête sans payer de loyer. A l’époque les boites de jeux et les pubs devaient embellir les personnages du jeu puisque les graphismes à ce moment là ne pouvaient pas rendre comme ça.
Comme vous le savez peut-être, je suis malvoyant de naissance, et le jeu vidéo, tout comme l’informatique de manière générale, a été une formidable porte ouverte à mon développement personnel. Là où d’autres enfants aimaient sortir, se dépenser dehors, moi ça ne m’attirait pas parce que je n’étais pas à l’aise dehors. Je ne voyais pas bien et la lumière du soleil m’aveugle, et forcément, pour moi c’était moins intéressant de courir après un ballon (que j’avais du mal à suivre) que d’attraper une manette et de faire bouger un personnage sur un écran, à me diriger dans des labyrinthes ou à sauter sur des plateformes. J’étais juste beaucoup plus à l’aise. Pour un gamin comme moi, le jeu vidéo était immédiat et plus accessible que de jouer avec des jouets physiques ou d’aller dehors. Oh j’ai eu mes périodes LEGO et Playmobil mais nulle doute que si Minecraft était sorti à mon époque, il aurait balayé ces briques et bonhommes en plastique.
Oh j’ai pourtant joué avec des copains et cousins en extérieur. Après tout à l’époque les consoles portables n’existaient pas vraiment (je n’ai jamais été attiré par la Game Boy à cause de son écran non rétroéclairé où je ne voyais rien au final. C’est ce qui m’a probablement fait manquer le train Pokémon), mais là où je me sentais le plus à l’aise c’était le jeu vidéo. Mes parents me laissaient même amener ma Megadrive quand on allait chez de la famille pour que je la branche sur la télé. J’avais aussi des tas de livres, des BDs, des dessins animés sur cassette VHS (que j’ai beaucoup usées) mais rien ne me stimulait autant que le jeu vidéo et ce pour une raison très simple.
C’est moi l’acteur
On est acteur dans un jeu vidéo. C’est nous, le joueur, qui écrivons l’histoire, qui décidons si le personnage que l’on contrôle vit ou meurt. S’il sauve la princesse ou échoue lamentablement. Par nos actions, on change ce qu’il se passe dans l’histoire. Et ça c’est grisant. Aucun autre médium ne le permet. Le plus proche est probablement la littérature avec les « Livres dont vous êtes le héros » qui offrent différentes histoires selon nos décisions. Un jeu de rôle sur table mais dont le maître du jeu n’est pas humain. Alors oui c’est plus limité, et si j’avais connu le jeu de rôle sur table à l’époque j’aurais sûrement adoré : mais je n’avais personne dans mon entourage qui pratiquait ça.
Oui c’était primitif. Il n’y avait finalement que deux possibilités dans le jeu vidéo : réussir ou échouer. Mais le simple fait que deux parties du même jeu pouvaient se dérouler de façon différente suffisait à me redonner envie de jouer au même jeu plusieurs fois alors même que je connaissais toute l’histoire.
Alors oui, à l’époque on avait aussi moins de nouveautés. On achetait un jeu tous les mois et encore, c’était quand on arrivait à convaincre les parents de lâcher 350 à 450 francs dans une nouvelle cartouche pour Megadrive. Je me souviens avoir acheté Flashback sur Megadrive parce que la version piratée du jeu que j’avais sur Amiga était buguée et on ne pouvait pas finir le jeu une fois arrivé à la dernière zone. Comme j’avais bien poncé le jeu, il ne m’a fallu qu’une après-midi pour en venir à bout une fois sur Megadrive. Mes parents étaient horrifiés que je puisse avoir déjà fini le jeu qu’ils venaient de m’acheter !
Pourtant j’y ai rejoué plusieurs fois malgré ça. Et il a servi de monnaie d’échange contre d’autres jeux parmi mes amis de l’époque ! Si Flashback se finissait en quelques heures quand on connaît le jeu, il était aussi difficile afin de rallonger sa durée de vie artificiellement. C’était une mode issue des jeux d’arcade très présents à ce moment-là : courts mais intenses. Imaginez en plus un peu le scénario : on joue un homme nommé Conrad qui s’enfuit d’un complexe à bord d’une moto volante avant de s’écraser dans la jungle d’une planète extraterrestre. Il se réveille amnésique, avec un message de lui-même comme seule indice. On se lance alors dans une histoire de science-fiction et de complot interplanétaire à démanteler.
Pour un gamin d’une dizaine d’années, c’était la folie. Je devenais le héros d’une histoire prenante et complexe, cinématographique même ! Il y en a eu d’autres avant, et il y en aura beaucoup d’autres après.
Le jeu vidéo fait alors son cinéma
Parler de Flashback me permet justement de parler de ce moment un peu charnière, vers la fin des années 80s, où le jeu vidéo a commencé à côtoyer le cinéma et l’animation un peu plus frontalement. Oh il y a eu des essais avant, bien sûr. Des jeux interactifs comme Dragon’s Lair ou Space Ace permettaient déjà d’interagir avec un véritable film à l’écran même si c’était très sommaire (on appuie sur une touche au bon moment pour déclencher la suite du film), ça restait plutôt impressionnant.
Je n’avais pas vraiment connu ces jeux-là vu que les adaptations pour micro-ordinateurs de cette époque n’étaient pas trop à la hauteur, mais quand j’en voyais des images, dans les magazines ou à la télé (quand Micro Kid’s passait sur France 3 le dimanche matin) ça faisait grave rêver. Oui le gameplay de ces jeux était aux fraises, mais graphiquement c’était sans commune mesure avec ce qu’on avait à la maison. Beaucoup des émissions de Micro Kid’s sont sur Youtube.
C’est donc à cette époque que les jeux deviennent plus beaux et plus cinématographiques qu’avant. On commence à avoir des « intros », ces séquences cinématiques en début de jeu. Cela en devient un art qui se poursuivra jusqu’au milieu des années 2000. On démarre le jeu, bam, on est subjugué par une longue vidéo posant le décor du jeu auquel on va jouer, parfois avec une musique entraînante ou une mise en scène incroyable.
C’était le niveau 2 de la stimulation de l’imagination. Je me souviens avoir voulu écrire des fanfictions (avant de savoir que c’était des fanfictions) sur mes jeux préférés. Sur Amiga il y avait des jeux comme Moonstone, Première, Another World, Flashback, Syndicate ou Croisière pour un Cadavre… jeux qui proposaient un univers captivant et une mise en scène novatrice pour l’époque. Another World c’était le proto-isekai de scientifique qui se fait téléporter dans un monde hostile après avoir fait tourner une expérience un soir d’orage. L’animation en 3D sur Amiga c’était du jamais vu. Première c’était un réalisateur fatigué qui se fait voler les bobines de son film et qui doit les récupérer… Toutes ces introductions de jeux sont légendaires et ont bercé mon adolescence. Premiere n'était pas un excellent jeu mais il reste impressionnant pour l'époque.
Démarrer ces jeux, sur Amiga, PC ou Playstation, et regarder ces séquences faisait partie intégrante du plaisir du jeu vidéo. Les intros c’était de l’art, et ça donnait une dimension épique à chaque jeu. Soul Edge, Tekken, Ridge Racer Type 4, Wild Arms, Final Fantasy VII, VIII, Metal Gear Solid… autant de grands titres aux intros encore imprimées dans ma mémoire jusqu’à la fin de mes jours. Bon sang, l’intro de Soul Edge ou de Final Fantaxy VIII c’était le feu. Parfois je laissais tourner l’intro de Soul Edge en continu dans la console. Impossible de s’en lasser, et encore aujourd’hui je trouve qu’elle a beaucoup d’impact.
Cette envie du jeu vidéo de côtoyer le cinéma est liée bien sûr à l’envie de l’industrie de se légitimiser, à une époque où, comme toute nouvelle activité jeunesse, était vue d’un mauvais oeil par les parents ne comprenant pas ce que cela apportait à leurs progéniture. Heureusement que ça n’aura pas duré longtemps. Le manga est arrivé après pour occuper les bien-pensants et les parents un peu trop inquiets en France
J’avais la chance d’avoir des parents qui soit s’en foutaient, soit étaient juste contents que leur enfant handicapé se passionne pour quelque chose. Ou peut-être un peu des deux.
Quelques autres intros mythiques (pour moi en tous cas) :
Final Fantasy VIII et son introduction épique
Soul Edge/Soul Blade et sa musique entraînante (j’ai écouté la bande son des centaines de fois)
Ce n’est pas l’intro originale sur Playstation, mais un remake, d’où les graphismes beaucoup plus modernes. Mais l’esprit est là.
L’intro de Metal Gear Solid 2 ressemble plus à un trailer de film déjà, Kojima oblige.
Marqué à vie
Alors que la fin des années 80 était marquée par l’Amiga et la Megadrive en ce qui me concerne, les années 90 elles ont eu le PC et la Playstation, et un peu la Saturn par un bon ami. Les jeux deviennent plus gros, plus complexes, et aux histoires et personnages encore plus travaillés. Fin 80s on parlait de Mario et Sonic, mais l’histoire du jeu vidéo a vu d’autres grandes icônes qui m’ont fait chavirer dans mon adolescence : Lara Croft de Tomb Raider, le trio Cloud Aerith et Tifa de Final Fantasy VII, Snake de Metal Gear Solid, Jill Valentine et Claire Redfield de Resident Evil, Alucard de Castlevania Symphony of the Night, Gordon Freeman de Half-Life, Duke Nukem, Guybrush Threepwood de Monkey Island, Axel et Blaze de Streets of Rage, Ryu et Ken de Street Fighter 2… Je pourrais vous en citer des tonnes et des tonnes et des tonnes encore ! Si vous avez joué à des jeux de cette époque, certains de ces noms vont forcément évoquer quelque chose pour vous, et c’est bien normal. Je ne parle que des plus connus mais il y en a bien d’autres qui m’ont marqué. Gremio ou Viktor dans Suikoden, ou encore les personnages de Final Fantasy Tactics…
De cet attachement à ces personnages est né quelque chose d’encore plus fort en moi. Tous ces personnages c’étaient mes héros. Je vivais des histoires à travers eux en les incarnant. Loin des avatars des jeux de mon enfance, ceux-là avaient une histoire, des sentiments et des désirs, parfois même une voix. Quand Claire sauve la petite Shirley et cherche un remède à son infection dans Resident Evil 2, quand Snake se bat contre Sniper Wolf sur un champ de bataille enneigé dans Metal Gear Solid, quand Gremio se sacrifie pour aider le héros à sortir de la prison dans Suikoden, quand Squall danse avec Rinoa dans Final Fantasy VIII à la fête de Balamb Garden, et bien sûr, bien sûr… quand Aerith meurt des mains de Sephiroth dans Final Fantasy VII. Le plus gros spoiler de tous les temps du jeu vidéo, qui n’en est finalement plus un tellement il est comparable au fait que Dark Vador est le père de Luke dans Star Wars. Et un autre moment marquant même s’il arrive plus tard : le salut de Otacon et Snake lorsque le Big Shell coule dans Metal Gear Solid 2.
C’est bête mais je me souviens avoir trouvé ce moment particulièrement fort.
De mémoire de joueur, c’est la première fois que j’ai pleuré et me suis senti réellement triste, confronté à la mort d’un personnage que j’aimais beaucoup dans un jeu. C’était un peu cliché quand même, même pour l’époque, mais dans un jeu vidéo ? Une première. C’est juste quelques moments auxquels je pense de tête en écrivant ces lignes. Mais il y en a tellement d’autres, diffus dans ma mémoire, qui mériteraient d’être cités, certains même encore très récents.
Bref, le jeu vidéo avait pris de l’ampleur. En tant que joueur on se retrouvait confrontés à des situations inédites qu’on ne pouvait pas vivre dans la vraie vie, ni même en lisant un bon bouquin ou en matant un bon film. Piloter un avion de chasse ou un bolide sur des circuits, mener une révolution, gagner une guerre ou voir un être aimé mourir dans nos bras, danser sur de la musique électronique face à un robot géant voulant asservir l’humanité, rapper pour aller aux toilettes, sauver le monde (au moins une centaine de fois), sauver l’univers tout entier (au moins une centaine de fois aussi), secourir une princesse, vaincre des divinités, résoudre des meurtres, repousser une invasion extraterrestre… A chacun de ces hauts-faits est associé une histoire, des personnages, des situations qui restent ancrées dans la mémoire du joueur que je suis, simplement parce que je peux me dire que je les ai vécues.
Qu’est-ce que j’ai pu jouer à ce jeu de rythme avec mes amis d’enfance !
J’ai été proche de ces personnages, comme un esprit dansant autour d’eux, partageant leurs moments de joie comme de tristesse. La mort d’Aerith m’a hanté de longues nuits, et même en refaisant Final Fantasy VII plusieurs fois je n’ai pas pu m’en défaire. Je m’attache très facilement à des personnages, la faute sans doute à une empathie un peu trop présente en moi, ce qui décuple l’impact émotionnel que des moments forts peuvent avoir sur moi.
Reposer la manette après avoir vaincu le dernier boss d’une aventure palpitante qui m’aura fait me coucher à 3 heures du matin, ou après avoir sauvé le monde d’une guerre nucléaire… tout ça, c’est des choses que j’ai vécues. C’était à travers un écran, mais ce sont des évènements que j’ai vécu de près dont je me souviens encore aujourd’hui, des dizaines d’années plus tard.
J’ai ressenti quelque chose.
Probablement l’une des vidéos musicales qui transmet le mieux ce que c’est que de jouer à un jeu vidéo. Pour les non-anglophones je me permets de vous faire une traduction « à l’arrache » des paroles par Google Translate, avec quelques remaniements :
Le monde est sauvé
Le salon est sombre, à l'exception de la lumière projetée
par le grand écran de télévision et du lever de soleil imminent
qui taquine le ciel autrefois étoilé
de ses murmures matinaux.
Tu es assis là, seul, dans ton deux-pièces.
Tu regardes droit devant toi, manette en main
et tu t'émerveilles : OUI ! Tu as réussi. Tu as réussi.
FIN DE PARTIE.
Et le monde est sauvé, grâce à toi.
Le peuple a prié pour un héros
et tu as répondu à l'appel
et tu as fait du bon boulot,
Tu as donné le meilleur de toi-même,
et tu es fier de toi
bien qu'un peu déprimé
que le monde soit sauvé.
Tu as fait tes provisions et tu t'es préparé.
Tu as dormi à l'auberge.
Tout ton inventaire était rempli
d'équipements et d'objets conçus
pour faire de l'homme une légende.
Tu soupires, satisfait, tandis qu'une cinématique présente
le genre de conclusion que tu attendais plus ou moins ;
Les gens sourient,
le soleil est revenu,
c'est... Parfait.
Mais tu ne peux pas t'empêcher de penser
à ce qui va suivre.
Tu as du travail ce matin et ton corps est perturbé
par ton manque général d'attention.
Ton estomac est vide, ton corps est fatigué.
Ça brûle à chaque fois que tu essaies de fermer les yeux
et une douleur sourde a élu domicile
au nord de ton cerveau.
Mais le monde est sauvé, si on veut.
Le héros raccroche son épée
en disant au revoir.
Mais où va-t-il alors ? Que fait-il ?
L'aventure est terminée,
alors où cela te mène-t-il
une fois le monde sauvé ?
Le rideau tombe.
La musique joue.
Le générique défile et tout devient noir...
Et tu te retrouves seul.
La fanfare s'est éteinte.
Il n'y a pas de Joueur 2 à tes côtés
pour partager les victoires remportées.
Mais alors que tu avances lentement
dans le couloir jusqu'à ton lit,
quelques grands événements
te reviennent en mémoire.
Du temps passé
à parcourir le pays,
à combattre le mal, à combattre les ténèbres,
l'épée à la main.
Tes souvenirs s'insinuent
avec un léger sourire.
Tu réalises à nouveau
ce que tu as perdu pendant un moment.
Tu vas beaucoup moins penser
à la façon dont tu as sauvé la situation
qu'à toutes
l'expérience acquise.
Au final, les joueurs jouent à ce qu'ils jouent
non pas pour la FIN DU JEU,
mais plutôt pour ce qu'ils en retirent !
Le monde est sauvé !
Mais qu'importe !
Nous savons tous les deux que ce n'est pas pour ça que tu es venu.
Ta prochaine aventure est déjà en vue
et tu es prêt à partir
tu as hâte de voir
ce qui ne va pas pour corriger le tir
et que le monde soit sauvé...
Mais tu es plus partant pour une balade.
Tu es plus partant pour une balade.
Tu es plus partant pour une balade.
tu es plutôt là pour une balade.
Le jeu vidéo m’a aidé à rêver. Il m’a transporté dans des univers familiers comme un bon vieux Grand Theft Auto, ou exotiques comme un Xenogears, ou un Atelier Iris.
Peut-être parce que c’était mon premier pas dans la série Atelier, mais j’adore cette introduction.
J’ai chanté cette chanson au mariage d’une cousine. Ouaip.
Le jeu vidéo m’a aidé à me construire à travers toutes ces histoires durant mon adolescence et ma vie de jeune adulte. Il m’a fait vivre de nombreux moments forts qui restent à jamais gravés dans ma mémoire. Que ça soit la fin de Xenogears ou de Portal, chaque aventure m’a appris quelque chose sur moi-même et m’a fait vibrer. Même des jeux pourtant très niche comme Eve Burst Error (un visual novel où on joue alternativement un détective et une agente du gouvernement qui enquêtent sur des affaires qui n’ont rien à voir mais qui finissent par être liées) arrivaient à m’émouvoir de par leur écriture et leur mise en scène pourtant cheap. J’étais tellement chamboulé par la fin que j’avais pour projet d’écrire une fanfiction, c’est vous dire ! Il faudrait que je le refasse tiens. Une version Vita/Switch est ressortie y’a pas longtemps mais hélas uniquement en japonais, et ça c’est triste.
Attention l’intro contient un peu de fan service des années 90 (lisez : plans culotte sans intêret)
Petite parenthèse rigolote sur ce jeu, mais la traduction anglaise de l’époque (mi-90s) trempait tellement dans son jus que ça faisait des blagues sur l’affaire Clinton-Lewinsky tout le temps.
Aujourd’hui j’arrive à faire ressortir ces souvenirs de ma mémoire de joueur simplement en écoutant la bande son de tous ces jeux. Je n’ai pas vraiment parlé de l’aspect sonore du jeu vidéo mais le succès des concerts de musiques de jeu vidéo témoignent bien que ces musiques et les jeux qu’elles représentent ont marqué différentes générations. Ces frissons que je ressens en écoutant certaines musiques de Bravely Default me remettent directement dans le bain de ces combats endiablés parfois gagnés sur le fil du rasoir après une bonne demi-heure à en baver sur le boss, à épuiser mes sorts et mes potions pour me garder en vie.
La bande-son toute entière de ce jeu est un véritable banger.
Les histoires c’est bien gentil, mais tout le reste ?
C’est quoi tout le reste au juste ? Le gameplay?
Est-ce que le jeu vidéo m’a appris des choses pratiques dans la vie ? Oui et non. Je n’oserais pas me présenter comme avocat de la défense parce que j’ai fini une grande partie des jeux Phoenix Wright ! Si au début de ma vie le JV m’a apporté du divertissement et un moyen de se défouler, il m’a aussi appris à réfléchir, à me dépasser, mais aussi à jouer à plusieurs et à coopérer dans un jeu (je pense que mon premier souvenir de coopération doit être sur Streets of Rage), mais aussi à réfléchir.
J’irai pas jusqu’à dire que les jeux Ace Attorney m’ont marqué, mais ils m’ont sans aucun doute fait passer de bons moments.
Avec l’âge mes goûts en matière de jeu ont changé. Si a une époque j’adorais les jeux de plateforme et d’action, c’est aujourd’hui un genre que j’aime moins. Avec l’arrivée du PC et des jeux plus complexes que sur console j’ai appris à aimer des jeux de stratégie comme Civilization, Dune 2, ou Theme Park. Des jeux somme toute assez basiques (bon à part Civ) mais qui convenaient parfaitement au jeune ado que j’étais. Planifier, prendre des décisions, peser le pour et le contre, faire des compromis, apprendre à sacrifier des choses pour obtenir autre chose… c’est un genre de jeu qui m’a accompagné un long moment et qui continue de m’accompagner aujourd’hui, que ça soit avec Civilization VII ou Stellaris.
Les jeux d’aventure de l’époque m’ont aussi permis de réfléchir pour résoudre des problèmes en mettant mon esprit de logique à l’épreuve (je suis toujours un peu mauvais à ça). Chaque type de jeu apporte quelque chose à quiconque y joue, ne serait-ce que de la coordination entre ses yeux et ses mains ! Et c’est une qualité du jeu vidéo qu’on sous-estime beaucoup.
Le pouvoir de la création
Le jeu vidéo mine de rien ça motive pas mal et même si j’avais déjà une apétance pour l’informatique au sens général, c’est souvent le jeu vidéo qui m’a poussé à me dépasser et à apprendre le fonctionnement du PC, avec son DOS et son Windows de l’époque qui n’avaient aucune pitié pour les joueurs occasionnels. Aujourd’hui il y a tellement eu de progrès en ergonomie et en simplifications que les ordinateurs sont d’une grande simplicité. Et c’est cool ! Mais dans les années 1990 à 2010 ça a donné une motivation à beaucoup